Megève - N°133 - Février/Mars 2017

Les recommandations de la CRC

On le sait, Megève va devoir se serrer la ceinture pour les années à venir. Pour l’heure, pas de mise sous tutelle, mais la situation financière de la municipalité est délicate, plombée par les dépenses pharaoniques liées à la rénovation du Palais des sports. L’investissement peut, certes, paraître démesuré, mais il est également à resituer dans un contexte de raréfaction de la neige à moyenne altitude – comme cela a encore été le cas cette année – et donc, d’une nécessaire diversification et sécurisation de l’offre touristique (voir encadré). L’avenir à moyen terme nous dira donc si le jeu en valait la chandelle. Mais dans l’immédiat, la Cour régionale des comptes a passé à la loupe la gestion communale pour les exercices 2008 à 2015. Et son analyse est implacable, qu’il s’agisse de la restructuration du Palais des sports (62 M€ engagés, alors que le budget annuel de fonctionnementest est de 31 M€) ou des remontées mécaniques, avec le désengagement de la commune de la SEM d’exploitation du domaine skiable.

«Un optimisme démesuré»

Pour «Le Palais», la Cour des comptes estime ainsi que Megève s’est lancée dans la rénovation «alors qu’elle disposait de marges de manœuvre financières limitées. Pour boucler le financement, elle a épuisé ses capacités d’endettement et elle doit encore finaliser d’importantes ventes de terrain.» Sont également dénoncés «une évaluation exagérément optimistes des coûts futurs de fonctionnement et de maintenance», un «surdimensionnement» de la structure, eu égard à la faible population permanente (qui ne cesse de baisser, cf. les derniers chiffres du recensement), des contraintes de gestion qui vont lourdement peser sur les finances locales sur les 20 années à venir, mais également  une masse salariale accrue (suite à divers recrutements et une indemnisation généreuse des heures supplémentaires).

Remontées : des erreurs de gestion de la direction 

Les décisions de la municipalité relatives aux remontées mécaniques (avec la cession des parts communales à la SA Mont-Blanc et Compagnie le 1er décembre 2015) n’ont pas non plus eu les faveurs des experts de la Cour des comptes. Ils estiment que «cette opération a été réalisée sans redéfinir au préalable un cadre contractuel et stratégique plus protecteur des intérêts de la commune. […] D’autant que les difficultés financières et de gouvernance rencontrées jusqu’alors par la SEM communale relevaient davantage d’erreurs de gestion commises par sa direction (elle-même assurée par la commune de Megève) que d’une impossibilité technique à rendre l’exploitation rentable». 

Les 6 commandements 

Au vu des observations provisoires émises par la Cour des comptes, la municipalité avait, rappelons-le, élaboré un plan d’économies drastiques pour la période 2017-2020 (voir notre édition précédente). Le rapport d’observation étant désormais définitif, six recommandations ont donc été émises par la Cour régionale des comptes. Pour que la commune sorte, à terme, de l’impasse, il convient donc qu’elle s’attèle à :

- la mise en œuvre du plan d’économies de fonctionnement élaboré pour la période 2017-2020 ;

- la réalisation de la vente des terrains des Vériaz et du Paddock (pour sécuriser le financement des travaux du Palais) ;

- la création d’un budget annexe pour le Palais des sports (en veillant à respecter scrupuleusement l’enveloppe financière votée) ;

- l’ajustement des tarifs des parkings souterrains aux coûts de fonctionnement et aux besoins d’investissement du service ;

- la programmation et le suivi des opérations d’investissements pluriannuelles selon la procédure des autorisations de programme (AP) et des crédits de paiement ;

- la réduction du coût des heures supplémentaires (en privilégiant le repos compensateur à l’indemnisation et en organisant les horaires des agents et des services techniques afin de limiter les heures de nuit, du dimanche et des jours fériés).

C’est là le prix à payer si Megève veut entrevoir l’avenir plus sereinement !

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Courrier des lecteurs
Michel Clément [Montbéliard], résident à Chamonix et cycliste invétéré, nous a écrit pour nous faire part de son mécontentement eu égard à l’état des routes dans la vallée.

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