Pays du mont Blanc - N°73 - Février/Mars 2007

Procès de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc

Le maire de Chamonix et le «Monsieur Sécurité» du tube devant la cour d’appel de Chambéry.

 

Le 19 février prochain débutera, devant la cour d’appel de Chambéry, le deuxième «épisode» du procès de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc. L’incendie qui a fait 39 victimes le 24 mars 1999 sera sur le devant de la scène judiciaire trois semaines durant (contre trois mois en première instance). Mission des magistrats chambériens : déterminer les responsabilités des deux seuls prévenus à avoir interjeté appel : Michel Charlet, maire de Chamonix, et Gérard Roncoli, responsable de la sécurité du tunnel. Si ce dernier (condamné à 30 mois d’emprisonnement dont six ferme) n’a pas souhaité s’exprimer, le premier élu chamoniard (6 mois avec sursis et 1 500 € d’amende) se déclare, quant à lui, serein avant cette nouvelle épreuve. «Je suis tranquille. Il n’y aura pas cette pression énorme du procès en première instance même s’il est essentiel de savoir si oui ou non il y a une responsabilité du maire dans toute cette affaire.»

 

«La loi est mal faite»

 

Car c’est bien pour défendre sa fonction que Michel Charlet a souhaité aller en appel. «S’il se confirme que le maire est responsable, cela signifie que la loi est mal faite et qu’il faut la changer. Si au contraire la responsabilité est rejetée, cela fera jurisprudence.» Défendu par un résident secondaire, le bâtonnier Philippe Cadrot, mais également par un cabinet d’avocats lyonnais mandaté par Axa (l’assureur de la commune), il entend bien mettre en évidence les imperfections législatives. «Le seul reproche qui m’est adressé est de ne pas avoir fait réaliser des exercices de sécurité. Ce qui, pour moi, était du ressort du préfet. Or la loi ne reconnaît la compétence préfectorale que si l’exercice est situé entre deux communes... françaises. Or, ici, on a affaire à une localité italienne et une française, donc problème.»

 

Familles présentes en appel

 

Soutenu par ses collègues du Pays du Mont-Blanc, le maire de Chamonix regrette toutefois un manque d’implication au niveau national – «l’Association des maires de France aurait pu faire plus» – même si l’essentiel était pour lui d’avoir la caution des familles de victimes. «Elles ne se sont pas portées partie civile contre moi, et cela c’est très important.» Tous les proches des disparus ne feront pas le déplacement à Chambéry, mais une soixantaine de personnes devraient cependant être présentes durant ces trois semaines d’audience. Parmi elles : Xavier Chantelot, le porte-parole de leur association, coauteur, avec Marie Brunet, d’un ouvrage sur la catastrophe (voir la rubrique livres). «Nous abordons ce procès dans un tout autre état d’esprit, dit-il. Pour nous les responsabilités ont été reconnues en première instance. Autant nous pouvons comprendre la position du maire de Chamonix, dont la décision est légitime vis-à-vis de sa fonction. Autant notre attitude à l’égard de Gérard Roncoli reste inchangée.» Beaucoup s’accordent d’ailleurs à penser que le «Monsieur Sécurité du tube» aurait dû renoncer à cet appel, la cour chambérienne étant renommée pour sa main de fer.

Wait and see…

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Courrier des lecteurs
Michel Clément [Montbéliard], résident à Chamonix et cycliste invétéré, nous a écrit pour nous faire part de son mécontentement eu égard à l’état des routes dans la vallée.

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