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Saint-Gervais
Thermes, sports d’hiver, tourisme estival : sur quoi miser ? Depuis 1806, date de création des bains, Saint-Gervais a diversifié son offre touristique à son propre rythme, profitant de sa situation géographique exceptionnelle. Aux antipodes des stations intégrées, sorties ex nihilo du plan Neige des années 1960, la Haut-Savoyarde ne s’apparente-t-elle pas plutôt à certaines stations suisses ou autrichiennes ?
Dans ce numéro consacré à Saint-Gervais il est aussi question du patrimoine baroque, de la voie royale pour les guides, de la conquête industrielle des cimes avec la construction du tramway du Mont-Blanc. Vous en saurez également un peu plus sur l’architecture des hôtels et palaces de la station ainsi que des artistes en résidences. Et bien d’autres surprises sur les eaux qui soignent ou encore le portrait de Philippe Joutard, « l’historien des Camisards »…
Revue L’Alpe 87, Saint-Gervais, un hiver au Mont-Blanc, 18 €
Sur les traces de Paul-Emile Victor
Les expéditions polaires françaises voient le jour en 1947, à l’instigation de l’ethnologue Paul-Emile Victor. Les premiers volontaires sont des hommes engagés qui ne connaissent pas la peur, des personnages hauts en couleur, anciens résistants pour la plupart. Car il faut être un peu fou pour aller vivre six mois, parfois un an, dans un tel désert blanc. Pendant près de 45 années, jusqu’en 1992, chercheurs, ingénieurs, mécaniciens conduiront des campagnes scientifiques ambitieuses et des expéditions d’envergure entre l’Arctique et l’Antarctique, à grand renfort de matériel et d’engins motorisés. Des raids s’organisent, les premiers hivernants s’installent, des colonies de manchots Empereur sont découvertes, les premiers forages profonds réalisés par la France ont lieu, des bases se construisent, d’abord temporaires puis permanentes.
À travers leur odyssée teintée d’enjeux historiques et géopolitiques, les expéditions polaires françaises auront assuré la transition entre exploration pure et exploration scientifique.
La grande odyssée de Georges Gadioux, Jean-Pierre Jacquin et Djamel Tahi, éditions Paulsen, 35 €
Enquête policière en station de ski
La maison d’édition lance une nouvelle collection de polars, Neige noire, dont La Revanche des hauteurs de Guillaume Desmures est le premier titre et a pour cadre la montagne, et plus précisément une station de ski fictive directement inspirée du modèle des années soixante, avec immeubles gigantesques et sinistres coursives.
Quand le premier touriste fait une chute mortelle depuis le balcon de son immeuble, le fait divers passe inaperçu. Il ne faut surtout pas inquiéter les vacanciers de cette grande station de ski pendant les vacances de février. Mais quand les cadavres deviennent quotidiens, tous après une chute depuis leur appartement, on soupçonne un tueur en série. L’inquiétude se transforme en psychose face à une hécatombe incompréhensible.
Alix, jeune journaliste stagiaire au quotidien local, et Marc-Antoine, médecin flegmatique et allergique au ski, mènent l’enquête. Ils vont découvrir un secret bien gardé depuis fort longtemps…
La revanche des hauteurs de Guillaume Desmurs, éditions Glénat,14,95 €
L’arbre, le point d’équilibre de la terre
Pôle nord en solitaire, traversées du Groenland et de l’Antarctique en traîneau à chiens… Certes, Jean-Louis Etienne est l’homme des déserts blancs, mais ce voyageur au long cours, bricoleur et bâtisseur dans l’âme, est avant tout un amoureux des arbres et du bois. Il a d’ailleurs installé son port d’attache dans la forêt de son Tarn natal.
A l’instar du philosophe américain Henry David Thoreau, l’un de ses inspirateurs, il est en quête d’alliances intimes avec la nature, qu’il côtoie depuis son plus jeune âge. Elle est son champ de découvertes, son espace de liberté, comme en témoignent anecdotes et souvenirs d’enfance semés au fil des pages.
Mais c’est surtout le génie de l’arbre qui le fascine. Dénominateur commun à la vie de toutes les espèces, l’arbre est le gîte et le couvert de la biodiversité, le château d’eau entre la terre et le ciel. Pourvoyeur d’oxygène et régulateur du climat, il est le garant de la conservation des sols. Avec passion et un don pour la pédagogie, l’auteur nourrit notre curiosité de questions inattendues et expose des solutions pour demain.
Et si l’arbre était l’avenir de l’homme ?
Aux arbres citoyens de Jean-Louis Etienne, éditions Paulsen, 19,90 €
Hommage
Jean-Christophe Lafaille a disparu un jour de janvier 2006 près du sommet du Makalu. Les années et les générations ont passé, mais son nom reste fermement installé au Panthéon des géants de l’Himalaya.
Toute sa vie, Jean-Christophe a cherché sa vérité sur les plus hauts sommets du monde, jusqu’à s’y perdre. Toute sa vie, il a écrit. Dans ses camps de base sur de petits carnets ou sur des feuilles libres au gré de ses déplacements. Ces textes ont la puissance de la réalité captée sur le vif : une voix sincère, douée pour l’introspection, des moments d’actions haletants, passionnés, des fulgurances poétiques inspirées par les plus belles parois des Alpes ou par les impressionnants sommets au-delà de 8 000.
Dans son dernier carnet du Makalu, très poignant, l’alpiniste se réfugie encore une fois dans l’écriture. Il est seul pendant quarante jours, en plein hiver, au fond de l’Himalaya, dans une tente battue par un vent incessant. Il part vers le sommet du Makalu en laissant un mot émouvant pour ses proches. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Je vous écris de là-haut est le livre qu’il voulait publier. Cette édition est un hommage, agrémentée d’une riche iconographie pour un bel ouvrage.
Je vous écris de là-haut de Jean-Christophe Lafaille, éditions Guérin, 56 €