Sommaire du journal N°167 - Octobre-Novembre 2022

Chers lecteurs,

Deux acteurs importants de la montagne, le maire de Chamonix, Eric Fournier, et celui de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, lancent l’alerte sur la surfréquentation des territoires alpins avec des points de vue différents qui reflètent, semble-t-il, la personnalité de leurs auteurs. 

D’un côté, Eric Fournier, qui s’appuie notamment sur les clubs alpins et les guides de haute montagne, pour prôner « une montagne libre, responsable et ouverte à tous » en mobilisant tous les moyens et en rappelant que l’alpinisme est inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco. En résumé, en face de cette surfréquentation, réguler plutôt que d’interdire.

D’un autre côté, Jean-Marc Peillex, qui n’a pas hésité à fermer les refuges de la Tête Rousse et du Goûter, entre le 5 et le 20 août, en raison des chutes de pierre qui tombaient sur la voie naturelle d’accès au mont Blanc et qui dénonce la complaisance au « business de la surfréquentation » dont feraient preuve ses adversaires. En résumé, face à cette surfréquentation, ne pas hésiter à interdire plutôt que s’obstiner à réguler sans effet.

Le maire de Saint-Gervais n’hésite pas à interpeller le président de la République pour le convaincre de ne pas écouter ceux qui veulent seulement « préserver leurs privilèges et leurs intérêts mercantiles » et l’invite à émettre « des règles claires pour limiter l’accès à la montagne ». La collectivité chamoniarde a décidé d’organiser un large rassemblement au printemps prochain pour imaginer « la montagne de demain ». Suffira-t-il à concilier les points de vue d’Eric Fournier et de Jean-Marc Peillex ?

Claude Fouchier