Environnement - N°73 - Février/Mars 2007

Le Mont-Blanc, patrimoine de l’Humanité ?

«Nous devons être exigeants avec nous-mêmes et avec nos visiteurs. Si nous voulons un classement Unesco, ce n’est pas pour le plaisir d’être labellisé. Mais simplement parce que nous pensons que ce massif mérite une réelle protection», martèle Jean-Paul Trichet, le vice-président de Pro Mont-Blanc. Pour étayer ce discours maintes fois répété, l’association a développé un argumentaire de poids dans une brochure (tirée à 30 000 exemplaires) qui se veut «le versant blanc du Mont-Blanc». «On reproche souvent au milieu associatif de noircir le tableau, concède Jean-Paul Trichet. Cette fois, nous avons voulu positiver. Avec des scientifiques français, suisses et italiens, nous avons dressé l’inventaire de ce qui était exceptionnel dans le site, pour en informer le public, les décideurs»… et les élus locaux, d’ailleurs pas tous favorables à ce fameux classement Unesco. «Pourquoi vouloir rajouter une couche de protection ?», s’interroge Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais. «Les règles existent déjà mais elles ne sont pas appliquées. Commençons par respecter le cadre législatif existant (le code de l’urbanisme, la loi de 1930). ça résoudra déjà bien des problèmes, que ce soit en matière de camping ou de normes sanitaires.»

 

Par nous, pour nous

 

Autre argument avancé par le premier élu saint-gervolain : un risque de surfréquen-tation accrû. «Nous n’avons pas besoin d’un spot supplémentaire sur le Mont-Blanc. Cela ne fera que provoquer une inflation à tous les niveaux (tourisme, immobilier, etc.).» Même s’il peut comprendre ces réticences, Jean-Paul Trichet reste convaincu du bien-fondé de la démarche initiée par pro Mont-Blanc. «L’Unesco veille à ce que le cahier des charges défini par les acteurs locaux soit respecté. Donc, à la base, c’est à nous de construire notre plan de gestion et de protection. Les mesures élaborées dans le cadre du "Schéma de développement durable de l’Espace Mont-Blanc" ne sont pas mal, à condition d’avoir un peu plus de corps. Il serait aussi opportun d’avoir des communes pilotes qui s’engagent sur des programmes plus clairs.» Si dans d’autres régions montagneuses comme le Mercantour, les Dolomites ou l’Oberland, les dossiers Unesco avancent à grands pas, au Mont-Blanc, la donne est quelque peu différente. Certes le massif est candidat depuis 2003, mais pour être officiellement actée, cette candidature doit être déposée par les Etats concernés. Or ceux-ci ne bougeront que lorsque les élus locaux seront prêts…

Renseignements :

www.pro-mont-blanc.org

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Suite à notre article sur la destitution du Père Vesin à Megève, M. René Stevens de Marignane (propriétaire Saint-Gervais) nous a adressé la remarque suivante.

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